Avec une année scolaire déjà bien amorcée et qui est venue s’ajouter à une troisième étape de l’année scolaire précédente déjà pas mal escamotée, ce sera encore une année scolaire déstabilisante et contraignante pour tous les élèves du Québec en ce temps de pandémie COVID19.  Il y a lieu de faire le point sur les impacts académiques et pédagogiques que cette réalité et cette situation auront sur nos élèves québécois.

Au préscolaire et au primaire selon la décision de leurs parents respectifs, plusieurs élèves se sont vus reprendre les bancs d’école à la mi-mai afin de pouvoir physiquement en classe retrouver leurs amis, leurs enseignants, leur milieu scolaire ainsi qu’une consolidation de leurs apprentissages. D’autres, ont terminé leur année scolaire virtuellement accompagnés de leurs enseignants et des autres membres de l’équipe-école qu’ils fréquentent.

Peu importe la formule qui s’est présentée pour chacun de ces élèves du primaire, le fait de terminer leur année scolaire en contact avec leurs enseignants et directement ou indirectement avec leurs amis d’école, leur a permis de fermer la boucle sur cette année scolaire tout sauf ordinaire. 
Une boucle bien fermée qui leur a permis de consolider certains apprentissages, mais aussi de partager et d’échanger avec leurs pairs sur la situation actuelle, faisant en sorte de diminuer les inquiétudes et l’anxiété générées par cette situation planétaire.

Les répercussions liées au fait de ne pas avoir repris quelques semaines avant la fin de l’année auraient été significatives et dévastatrices pour plusieurs d’entre eux. Dépression, anxiété, retards scolaires encore plus marqués, abus et violence non dénoncés pour certains, isolement pour d’autres, régressions pédagogiques et psychologiques pour d’autres et plusieurs autres impacts négatifs se seraient pointés davantage au sein des familles québécoises.

Pour nos jeunes du secondaire qui se sont vus imposer une fréquentation scolaire en ligne/ virtuelle pour le reste de leur année scolaire, les impacts pédagogiques et psychologiques sont tout aussi importants et dévastateurs chez certains d’entre eux. Des élèves même performants en fréquentation scolaire, se sont vu régresser dans leur cheminement scolaire et dans leurs résultats académiques subissant un impact psychologique inattendu face à la situation. Des élèves étant aux croisées des chemins entre la continuité de leur scolarité et le décrochage scolaire ont eu la tâche plus facile en optant pour le décrochage. À un âge où le réseau social et les amis prennent une grande importance, le fait de demeurer isolé de ses amis et de ses relations sociales a un impact décuplé chez nos adolescents. Pensons à ceux qui terminaient leur primaire ou leur secondaire et qui devaient fermer une boucle importante de leur cheminement scolaire. Par chance les réseaux sociaux et la technologie leur ont permis de demeurés branchés mais à quel prix, pour combien de temps, d’heures?

Ce qui était dénoncé comme étant un fléau depuis plusieurs années, est devenu une solution, une bouée, un moyen, une exigence par les autorités afin de permettre à nos jeunes de terminer leur année scolaire au secondaire.

Une décision qui allait de soi mais qui laissera des répercussions académiques principalement pour les élèves ayant des difficultés ou des troubles de l’apprentissage. Comment pourrons-nous y pallier et quel impact cela aura sur la prochaine année scolaire?

Avec cette nouvelle année scolaire 2020-2021 qui a frappé à nos portes en septembre, il est important de faire le point sur la situation psychologique et aussi académique de votre enfant. D’autant plus que cette année scolaire sera définitivement tout sauf encore une fois régulière et habituelle. On ne parle plus d’une étape escamotée mais d’une année scolaire complète, totalement bafouée, qui portera préjudice sur l’ensemble des élèves québécois, que ceux-ci soient performants ou pas, motivés ou réfractaires, surdoués ou en difficultés. Chaque élève aura du rattrapage à effectuer que ce soit académique ou psychologique. Avec une année scolaire complètement chambardée, tous les élèves devront s’en remettre à plusieurs niveaux.

Il est primordial d’avoir une attitude positive en tant que parent en ce qui concerne le cheminement scolaire de votre enfant. Malgré la peur, les craintes, les déceptions et parfois même certaines insatisfactions, il sera important d’adopter une attitude positive et ouverte à cette transition scolaire assez spéciale.

Du côté académique, il est certain que la fin de l’année scolaire vécue durant les dernières semaines de juin 2020, a été mise en place pour principalement consolider les apprentissages et non pour continuer les apprentissages qui devaient être couverts pour la troisième étape. Ce qui fait en sorte que de manière évidente, tous les élèves du primaire et du secondaire du Québec ont débuté la nouvelle année scolaire avec des notions à revoir, à récupérer, à consolider à nouveau et à rattraper de l’année scolaire dernière.

Ils doivent donc à travers leurs nouveaux apprentissages à assimiler de cette année, assimiler, réviser et comprendre les notions qui devaient être majoritairement couvertes par le programme de leur niveau scolaire de l’année dernière.
De plus, avec une année scolaire actuelle, lors de laquelle on ne vise que les savoirs essentiels, plusieurs apprentissages au programme seront mis de côté et le monde de l’enseignement demeurera en mode survie encore pour toute l’année scolaire.

Une assiduité dans la fréquentation scolaire, dans l’exécution des leçons, des devoirs et des travaux devra être sans failles ou presque. Pour l’année scolaire 2020-2021, ce ne sera pas le temps de procrastiner ni de prendre cela à la légère et encore moins pour l’année scolaire 2021-2022. Principalement pour les élèves qui amorceront une 1ère, une 3e ou une 5e année du primaire ainsi que tous les élèves du secondaire.

Il sera important en tant que parent d’être à l’affût de tout retard ou difficulté académiques, afin de pallier à la situation en contactant le milieu scolaire et en trouvant des façons de pouvoir remédier à un écart qui tenterait de s’installer au cours de l’année scolaire. Il faut toutefois demeurez confiant et savoir qu’à long terme, le retard devrait être récupéré. On doit par contre être conscients du fait que pour certains élèves, on parle de plusieurs années de rattrapage et de mise à niveau.

Claudine Potvin, Enseignante et Orthopédagogue